Junior ESSEBA

Junior Esséba, de  son vrai nom ESSEBA BILIBIME Moïse Bruno  est artiste comédien, metteur en scène et animation socio culturel, option accompagnement jeunesse, bien connu dans les milieux des arts vivants. Ii vit et travaille au Cameroun. Il dirige actuellement la compagnie de théâtre « THEATRE EN FOLIE »du Cameroun. Pendant longtemps, il a travaillé pour plusieurs organisations de la société civile (associations et ONG), dans l’organisation et l’implémentation des activités. Junior ESSEBA est très actif dans les milieux culturels camerounais, africains et européens. Il a prêté ses services à la quasi-totalité des espaces culturels qui sont nés au Cameroun ces cinq dernières années. Il arrive au Théâtre en 1998 et depuis, il n’a plus jamais quitté la scène. Il est de l’aventure de la plus part des création majeures au Cameroun. Aujourd’hui, Junior ESSEBA est la plaque tournante du spectacle jeune public, pour lequel il créé au moins deux spectacles l’an. À ce titre, il s’est attaqué aux grands classiques qui ont été programmés dans la quasi-totalité des salles de spectacle de son pays. Il n’a pas négligé les créations contemporaines pour adultes. Il veut créé des spectacles accessibles à tous. Actuellement, Junior ESSEBA travaille pour comprendre les migrations des peuples, son théâtre est un engagement pour le changement de comportement et la dignité des personnes.

Depuis deux ans, il a engagé un cycle de formations pour des jeunes qui désireux de s’engager dans les métiers du théâtre. Il organise beaucoup d’actions pour la visibilité du théâtre dans son pays, notamment les espaces de débat public entre artistes et les autres acteurs pour un lobbying concret et visible. Au—delà de la scène, les artistes doivent prendre parole dans l’arène, être impliqués dans la prise des décisions qui les engagent. Son combat est le décloisonnement du théâtre pour qu’il rencontre un public nouveau. Nos peuples doivent regarder un théâtre créé pour eux. Au nom  du théâtre créer des croisements divers. Un théâtre qui puise son originalité dans ses masses populaires, tout en gardant son esprit de recherche contemporaine. Une plateforme de dialogue entre les cultures et un outil de développement pour les peuples; nos peuples. À ce titre, avec ses spectacles, il investit des lieux nouveaux et hétéroclites tels que les écoles, les domiciles privés, les rues pour que le théâtre s’incruste dans le mental de ceux qui le regardent.

Comme une introduction

Le 23 Juin 2016, par référendum en mondovision,  la grande Bretagne votait pour sa sortie de l’Union  européenne. Bien avant les nations unies publiaient le rapport très honteux de dix mille migrants africains déjà échoués dans les côtes Atlantiques espagnoles et italiennes. Il ne se passe un jour qu’on ne reçoive des informations sur des vagues nouvelles des naufragés. Moi, au travers de l’œuvre Camp Sud de Joël Amah Ajavon, j’ai voulu sondé et comprendre en tant qu’africains le pourquoi et le comment des choses. C’était les grandes lignes de ma candidature pour visas pour la création, avec comme destination Lomé au Togo.

  Prévu dès le 1er mars dans les termes de référence, c’est finalement le 31 Mai 2016 que ma bourse visas pour la création est devenue effective, après plusieurs tractations : plusieurs renvoies pour des problèmes de concordance et de calendrier. C’est ce jour là que je débarque à Lomé pour un séjour de quatre vingt treize jours. Mon programme artistique se trouvait bousculé; j’avais dû  plusieurs fois le réaménager, mais, pour la bonne cause.

À 11 heures et 45 minutes, quand je débarque ce jour là à l’aéroport Ngnassingbe Eyadéma, mon cœur est lourd et une seule question à l’esprit : comment gérer trois mois dans une terre étrangère? Je ne connaissais qu’une poignée d’amis et quelques contacts des réseaux sociaux. Par quel bout attaquer le boulot et quelle serait surtout la perception de ce que je propose. En plus, il fallait gérer des problèmes d’ordre organisationnelle qui s’imposent à une telle entreprise.

Toutes les mises en confiance n’avaient pas dissipé ces doutes. J’avais soif de donner un nouvel élan à ma carrière artistique, passer à autre chose.

Heureusement Joël avait mobilisé une forte équipe pour m’accompagner. De Gabitè—Maison de l’Oralité à l’Institut français du Togo Lomé, en passant par Filibleu—Arema, la Maison des Artistes de Baguida et Escales des Ecritures, je me suis senti accompagné véritablement en terre togolaise.

Au finish, je crois que je suis en droit d’être satisfait pour l’ensemble de la collaboration. Les activités menées, les projets engagés et l’ensemble de personnes rencontrées sont un gage concret de la réussite de mon séjour. Honnêtement, mon travail et mon cheminement personnel en tant qu’artiste ont été revivifiés. Le Togo représente aujourd’hui ma deuxième terre. J’y retournerai chaque fois que le besoin se présentera.

Mon plus grand souhait est que la création internationale prévue de  Juin à Octobre  2018 trouve des partenaires fiables pour que la collaboration se retrouve renforcée et que les actions aient un rayonnement clair et une visibilité dans le temps tant en terre togolaise qu’au Cameroun.

Comme prévu, au delà des activités, mon séjour m’a permis de caster le comédien qui poursuivra l’aventure et d’écrire l’avant projet.

L’effet miroir des activités entre Lomé et Yaoundé par le billet de nos deux compagnies est là pour démontrer la solidité des rapports. Désormais, il existe un ensemble d’activités qui sont réalisées en collaboration entre la Compagnie Artistique Carrefour (C.A.C) du Togo, Gabitè—Maison de l’Oralité du Togo, Clinik’Art du Togo et Théâtre en Folie du Cameroun. Parmi ces activités, je cite : Les Rencontres Culturelles, Le projet de lecture des écritures contemporaines du Sud dénommé Afrique en Lecture,  Les enfants au théâtre pour l’implémentation d’un réseau africain de théâtre jeune public, Le projet sur le développement de l’oralité baptisé Conte tes mots, etc..

Comme une organisation du travail

Loin des termes de référence, sur le terrain, il fallait repenser le boulot en fonction des réalités et des spécificités. À mon arrivée, j’ai tenu une réunion avec l’équipe mise à disposition. Un plan d’attaque pour rendre visible ce qui allait être entrepris. Autour et au—delà du texte choisi. Il fallait une traçabilité concrète de nos actions. Nous avons remplacé des activités qui étaient selon nous du simple remplissage pour des actions plus spécifiques. Sur les trois mois, nous avons arrêté un chronogramme définitif. Beaucoup d’autres activités non prévues intégraient le processus de travail. On peut parler notamment la mise en scène d’un spectacle  pour l’implémentation du projet les Enfants au Théâtre pour les enfants, Conte—moi tes mots, pour l’oralité.

Bien entendu, l’ensemble des activités avaient l’obligation d’être rayonnant au niveau des médias.

En lieu et place des conférences de presse par exemple, nous avons opté pour des rencontres périodiques officielles avec le paysage culturel de Lomé. Ces rencontres  incluaient des personnes ressources. Une activité avec des avantages multiples. Tout d’abord, elle permettait que les acteurs de la cultures quelque soit les corporations se mettent ensemble, aussi, elle mobilisait les journalistes. Les différents thèmes qui y étaient abordés touchaient directement les artistes eux—mêmes.

Nous avons trouvé une stratégie pour la collecte des données qui allaient servir à la création définitive.

Le reste du quotidien était consacré naturellement aux répétitions, la préparation des spectacles et lectures, et la visites de certains sites de mémoires identifiés.

Enfin, il y avait aussi des croisement notamment avec Kokouvi Dzifa Galley, l’autre lauréat qui allait séjourner au Cameroun. Ces croisements ont lieu au début et comme boucle de clôture des activités. La dernière activité était évidemment la lecture publique de son texte écrit à Yaoundé.

La rencontre avec l’auteur

Avant de débarquer à Lomé la capitale du Togo, je ne connaissais Joël AMAH AJAVON que comme auteur dramatique. Pas comme homme de théâtre accompli et pointu dans le paysage culturel togolais. Certes sa casquette de Directeur de compagnie et Directeur de festival n’avait pas éveillée ma curiosité. Je savais qu’il créait des spectacles à titre expérimentale pour la réalisation de son écriture, mais pas comme metteur en scène qui dicte ses lois dans le théâtre expérimentale au Togo. La rencontre a été très édifiant, non seulement pour la perception de ses écrits, mais aussi l’analyse profonde du théâtre tel qu’il est pratiqué aujourd’hui.  Son activisme dans la visibilité de théâtre au Togo se mesure par son adhésion de plusieurs mouvements culturels nationaux et internationaux.

La rencontre avec Joël  AMAH AJAVON était axée sur quatre plans

L’homme de théâtre accompli

Joël AMAH AJAVON a mis à ma disposition l’ensemble de son œuvre littéraire déjà éditée ainsi que ses pièces en chantier. Il m’a permis de comprendre le cursus que suivent ses pièces jusqu’à l’édition. Cet auteur écrit (m’a – il dit) depuis sa plus tendre enfance. Il a commencé par la poésie ; comme chacun des auteurs, principalement pour séduire les jeunes filles de son âge ou pour ses copains qui avaient la même ambition. Ensuite, il s’engage dans l’écriture des nouvelles. Aujourd’hui ; il est auteur prolifique avec une assise soutenue dans l’écriture du théâtre dans toutes ses dimensions. Seulement, il a une démarche particulière : il n’accepte l’édition d’une pièce que lorsqu’elle a été explorée sur scène au moins une fois. Cette spécificité fait que la quasi-totalité de ses pièces est illustrée par des photographies de représentations ou des lectures – spectacle. Il affirme écrire plus pour la scène que pour la simple littérature. Une écriture libre pour que le metteur en scène qui s’empare de son œuvre aille dans ses folies.

  • Secrétaire général de l’association Escale des écritures ;
  • Secrétaire général de l’association international Artérial network Togo ;
  • Membre du BUTODRA (Bureau Togolais du Droit d’Auteur) ;
  • Membre de l’association international AFAII ;
  • Membre de comité de lecture et/ou de relecture de plusieurs maisons d’édition ;
  • J’en oublie d’autres casquettes…

Je trace sur la musique de la vague: rencontre autour d’un projet concret

J’ai lu et relu les textes de Joël AMAH AJAVON. Ça rentrait dans mon cahier de charges. Dans le principe de travail, il fallait une véritable rencontre, au – delà des entretiens et de l’accompagnement dans ses différentes activités. Il fallait trouver un moment de la mise en commun de nos esthétiques. Nous accorder sur nos pensées hors du simple bavardage. Loin de ça, je considérais que mon travail serait inabouti.  Pour célébrer la rencontre neuve, il fallait un projet neuf. Joël était sur un projet d’écriture sur le plateau et il lui fallait un comédien de poigne pour explorer physiquement sur scène. Il m’a soumis son projet. A partir du premier jet, nous avons travaillé une lecture – spectacle que nous avons donné devant un public de profanes et de professionnels, à l’Espace Filbleu – Arema, suivi d’un débat sur le fond et la forme. Des  vidéogrammes supports de recherches ont été réalisés . Nous avons continué des discussions et des rencontres au fur et à mesure qu’il avançait dans l’écriture. Au final le texte abouti a été présenté dans une deuxième lecture – spectacle  à l’Institut Français du Togo à Lomé pour la clôture de mes activités.

L’exploration de Camp Sud avec STAL

(Studio Théâtre d’Art de Lomé)

Camp Sud, un texte que j’avais la chance de mettre en lecture – spectacle lors du chantier d’écriture contexthéâtrale deuxième édition en 2014. Action au cours de laquelle l’idée était née de porter le texte dans une création aboutie sur scène.

Dans mes termes de référence, j’avais parlé d’une exploration avec  deux comédiens, dans le souci du respect des principes de l’écriture. En arrivant à Lomé les données ont changé. Pourquoi accepter peu alors qu’on peut avoir plus ? Me suis – je dit. La chance était de mon côté pour une action de recherche approfondie. Rodrigue Norman et Joël AJAVON ont mis à ma disposition la totalité des stagiaires du Studio Théâtre d’Art de Lomé (STAL). Aux côtés des stagiaires et des comédiens, on a retrouvé deux slameurs et deux danseurs chorégraphes (danses contemporaines et danses urbaines.) cette disponibilité m’a permise d’intégrer quinze personnes au Total. Le souci était de faire participer le maximum  pour aller au—delà des dispositions de l’écriture et colleter un plus grand nombre de matériau.

Le travail de collecte du matériau

L’analyse des thèmes et des sous thèmes soulevés par le texte Camp Sud de Joël Ajavon et les différents champs référentiels. Des sous-entendus positifs et négatifs qui jonchent les amours entre race. L’œil critique de l’artiste face aux flots d’information ; La responsabilité engagée des uns et des autres.

Grand axe de réflexion : Amour et immigration comme source de développement et des conflits; s’aimer en regardant en chiens de faïence.

Du simple sujet social aux implications diverses, le regard blanc/noir est au centre de tous les enjeux internationaux et des conditionnalités de coopération des différentes gouvernances. L’acceptation de soi et/ou d’autrui est dès lors conçue comme processus d’accentuation des  intérêts. La perception du mariage devient différente, soit qu’on est africain ou européen : un trophée ou une honte. D’un côté comme de l’autre, le résultat est le même : l’amour qui se met les limites et les interdits. Il faut chercher les raisons de cette déchéance à la fois très loin et proche en même temps.

Pour ce travail, nous sommes allés dans la rue, collecter les informations sociales de dénaturation de la couleur NOIR. Les indices qui précipitent le partir. Des actions insignifiantes devenues héritage. De ce que nous consommons à l’air que nous respirons.   Les informations publicitaires qui nous traversent chaque jour et qui présentent l’ailleurs comme la terre promise. Nous avons regardé les publicités ; l’affichage qui joue dans notre mental et qui cloître l’esprit. Les longues files d’attente marocaines, algériennes, tunisiennes ou libyennes des candidats à l’immigration commencent très loin. L’envahissement de Melilla et Ceuta est un processus qui a des tentacules confortablement installées dans la vie quotidienne. Celui qui échoue ou réussit au passage par ce canal apparait dès lors comme une simple victime. Sa responsabilité est à proportion très réduite.

En fait, tout conditionne à partir. L’absence des politiques d’insertion des jeunes, les dynasties régnantes en Afrique ; des dictatures/démocraties aveuglantes sans politiques de gouvernance, la présentation de celui qui a traversé comme sujet ostentatoire de réussite est  pour le commun des africains la mise en concurrence au sein des familles ;

Ce sont quelques faits et situations qui précipitent l’avancement du taux des candidats à l’immigration ;

Nous avons également visionné les vidéogrammes sur les traversées de Melilla et Ceuta, et sur les situations des réfugiés de Pas – De – Calais. Notre regard est aussi allé sur les créations contemporaines, notamment des arts vivants, la danse en particulier. Nos causeries portaient sur l’engagement artistique, un regard froid en tant africains dans nos analyses de la situation de l’immigration actuelle, des chiffres qui sont donnés.

La rencontre avec l’univers culturel du Togo

Les rencontres culturelles

Nous avons engagé un ensemble d’activités, non seulement pour rentrer en profondeur dans l’univers culturel ; mais aussi des actions dans le temps pour une coopération pérenne. Les rencontres culturelles de Lomé en font partie. Au lieu d’organiser une simple conférence de presse qui resterait dans les civilités, nous avons souhaité cette plateforme qui touche les problèmes spécifiques du théâtre en Afrique.

Une action de lobbying auprès des décideurs pour que l’art dans sa totalité, soit mieux représenté dans les sphères de décisions. Toucher des problèmes concrets qui interpellent quotidiennement les artistes.

Désormais, Les Rencontres culturelles sont une action menée en commune mesure par nos deux compagnies au Cameroun et au Togo. Ceci, pour implémenter un dialogue franc entre artistes de toutes les chapelles. Notre objectif n’est pas de décrier, mais d’assurer un lobbying dynamique auprès des institutions pour assurer la visibilité de l’art et plus spécifiquement du théâtre.

Thème 01: le statut de l’artiste

Ce thème mettait le doigt sur le problème de la reconnaissance de l’artiste en Afrique. Le prétexte était l’adoption par l’assemblée nationale courant mois Juin du statut de l’artiste. Une l’occasion de réfléchir sur ses lacunes et ses avancées. Comment les artistes pouvaient se saisir de cette perche que leur tendait l’Etat. Quel lobbying même à très petite échelle pouvait être engagé pour suivre l’exemple du Togo.

Le panel était composé comme suit

Invité : AROUNA Hubert, Directeur de la DPAC  (Direction de la promotion et du développement de l’art et de la culture) au ministère en charge de la culture, et, Directeur de l’ensemble national au Togo;

Modération : KANTCHEBE Jean, Président de l’association des auteurs dramatique Escale des écritures et président de Arterial Network au Togo. Auteur de théâtre ;

Rapporteur : DOUTY Marléné , Président de l’association Compagnie CLINIK’ART Humoriste, Comédien et Auteur de théâtre.

Une organisation chapeautée par Théâtre en Folie du Cameroun et La Compagnie Artistique Carrefour  du Togo.

Thème 02: La création contemporaine

L’invité spécial était le Président de l’IITT (Institut International de Théâtre branche du Togo)

Il était question pour nous de prendre le Togo pour évoquer les contrainte de création et de diffusion des spectacles vivants en Afrique. Les possibilités existantes d’implémentation d’un réseau Sud—Sud. Face à la rareté des moyens financiers, comment continuer à actionner le théâtre et favoriser les rencontres entre artistes du continent.

Le panel était composé comme suit

Invités : Président de L’IIT Togo ; Julien MENSAH

Joël  AMAH AJAVON, Auteur de Théâtre, metteur en scène etc…

Modération : KANTCHEBE Jean, Président de l’association des auteurs dramatique Escale des écritures 

Président d’Artérial Network Togo et Auteur de théâtre ;

Rapporteur : DOUTY Marléné, Humoriste, Comédien et Auteur de théâtre.

Une organisation chapeautée par Théâtre en Folie du Cameroun et La Compagnie Artistique Carrefour  du Togo.

Les Installations diverses

Au-delà de la collecte du matériau, avec l’équipe de recherche et de création, nous avons procédé aussi  à plusieurs installations urbaines avec des thèmes variés, mais liés au partir. Cela a donné droit entre autre  à :

01 installation dans la rue avec pour thème l’attente et le partir;

01 installation à la plage  avec pour thème échoué à la mer;

01 jetée de texte à la mer avec pour thème lui rendre sa cruauté.

Avec l’aide de deux camarades étudiants en sociologie à l’université de Lomé, nous avons élaboré des fiches d’enquêtes de groupes qui nous permettaient de collecter les données par interviews directes et un questionnaire fermé. Nous avons interviewé 102 personnes dans la fourchette d’âge comprise entre 18 et 37 ans. L’objectif  n’était de mener une enquête sociologique en bonne et due, mais d’avoir une perception qui nous aide à mieux travailler sur et autour de Camp Sud.

Ouvrir des Collaborations:

Cette étape est la plus complexe à évaluer, tellement il y a eu des expériences enrichissantes avec diverses personnes et des mouvements et associations culturelles. Les plus vivants sont entre autres :

Omar et La calebasse pour le jeune public

Au Cameroun, depuis quelques années déjà, mon équipe et moi travaillons à l’éducation des masses populaires pour l’acceptation et la consommation des arts de la scène. Ce travaille passe par l’implication des associations plurielles dans l’accueil des spectacles de théâtre et la mise sur pied d’un festival qui porte le nom de la compagnie : Théâtre en Folie. Ce travail a commencé dans les écoles et centres de jeunes au travers d’un projet «LES ENFANTS AU THEATRE ». Aujourd’hui, nous touchons près de quatre vingt écoles dans cette action de proximité. J’ai présenté ce travail à une majorité des personnalités du Théâtre togolais.

Dans nos échanges avec les artistes locaux, il y a eu la nécessité de partager mon expérience dans l’implémentation du spectacle genre jeune public et le travail d’encadrement de ce dernier dans la consommation des arts de la scène et plus particulièrement du théâtre. Au – delà des vidéogrammes de mes travaux, nous sommes partis d’un exemple pratique à savoir, la création d’un spectacle abouti. Nous avons choisi un texte tiré d’un conte des manuels scolaires «Mamadou et Binéta»; question de rester dans l’environnement éducatif. Nous l’avons coadapté. Par la suite, j’ai mis en scène avec une association compagnie  Clinik’art que dirige Marléné DOUTY, un des plus proches collaborateurs de Joël AMAH AJAVON. Clinik’art est en cours d’implémenter la branche togolaise du projet   avec pour ambition de toucher pour la première année cinquante écoles, dont la moitié convergera vers les espaces culturels. Les résultats de l’évolution du projet désormais dans les deux pays, à savoir le Togo et le Cameroun vous seront communiqués par rapport en temps opportun, à la fin de cette saison.

N.B : Le dossier du spectacle pour jeune public OMAR & La calebasse est annexé au présent rapport.

Le projet Conte tes mots

J’ai eu la chance d’être accueilli et hébergé dans un espace dirigé avec par un vieil ami, Artiste Comédien conteur de renommé internationale et metteur en scène Allassane SIDIBE. Il est le promoteur de Gabitè – Maison de l’oralité. Une mine d’or pour un créateur ouvert d’esprit.

Par conséquent, je n’ai pas que donné aux artistes togolais, mais j’ai aussi ramené au Cameroun plein de projet de collaboration. Avec Allassane, nous avons travaillé sur l’implémentation d’un projet de collecte du patrimoine immatériel et plus particulièrement du conte. Ce projet, c’est : Conte tes mots. Il commencera au Cameroun dès mi-novembre de l’année en cours.

La continuité

Ce travail de collaboration avec des structures qui m’étaient inconnues auparavant a été rendu possible grâce à l’association Compagnie Artistique Carrefour. De la  rencontre des autorités en charge de la culture au travail avec les populations–cibles, elle a été au centre de l’action. Elle a favorisé la capitalisation d’un maximum d’expériences et l’investissement de l’univers culturel de ce pays. Dans cette foulée, nous nous sommes entendus de continuer notre collaboration, pour aussi petitement que cela soit faire tomber les barrières de circulation qui existent entre nos deux pays. Nous avons convenus, non seulement de poursuivre le projet CAMP SUD qui nous a réuni, mais aussi de mettre un ensemble d’activités pour le rayonnement de nos actions artistiques.

La création de Camp Sud

Ce paramètre faisait partie de mon cahier de charges. L’idée s’est confortée au vue des résultats sur le terrain : créer le spectacle qui aura un rayonnement international, avec en priorité de circulation nos deux pays. Ce travail prévu pour novembre 2017, interviendra dès le mois de Juin 2018. Le spectacle touchera trois villes du Cameroun et trois villes du Togo. Plusieurs activités seront annexées au travail de création, notamment les rencontres, les causeries et les communications avec les jeunes scolaires et universitaires de nos deux pays. Il y aura des ateliers de formations arrimées comme actions autour de la création du spectacle.

Un dossier détaillé du présent projet vous sera adressé dans les plus brefs délais, non seulement pour corrections, mais aussi pour sollicitation de l’accompagnement.

Les Rencontres Culturelles de Yaoundé

En correspondance avec les rencontres culturelles de Lomé, cette activité est une action permanente de réflexion sur la condition de l’art et de l’artiste qui travaille au en zone subsaharienne, et l’environnement dans lequel il travaille. Une action de communication directe, avec des personnes ressources qui influencent ou peuvent le faire de façon concrète les milieux artistiques. Comme à Lomé l’activité  intervient de façon périodique avec un calendrier et des thèmes arrêtés à l’avance. Nos deux associations compagnies développent en partenariat des thèmes qui peuvent avoir une influence directe dans la vie d l’artiste.

Afrique en Lecture

Les textes de théâtre écrits dans le continent ont pour finalité l’imprimerie. Bon nombre ne seront jamais expérimentés sur le plateau. Chaque auteur de théâtre porte la mémoire de son temps et de son espace. Les barrières douanières et politiques empêchent les rencontres pour échanges entre artistes.

 Nous voulons des moments de focalisation des textes de théâtre d’un pays dans un autre pays. Cette initiative commencera dans trois pays à savoir le Cameroun, le Togo et le Benin, et ira grandissant avec le temps en incluant d’autres pays et divers genres liés au théâtre pris dans sa globalité.

Les partenaires liés au projet

Partenaire financier

Le seul partenaire financier pour l’œuvre accomplie était l’Institut français de Paris à travers l’octroi de la bourse Visas pour la création à ma modeste personne. C’est aussi prioritairement lui qui m’accompagne au quotidien pour la mise en place des outils et des actions pour la création définitive d’un spectacle de portée internationale. Cette institution a été relayée par les deux antennes locales : l’Institut français du Cameroun à Yaoundé dans l’organisation administrative de mon déplacement et l’Institut français du Togo à Lomé pour les démarches diverses et l’organisation du spectacle de collecte de matériau sur Camp Sud et l’organisation de la lecture – spectacle «Je trace sur la musique de la vague.»  Un lobbying est engagé pour que ces deux partenaires principaux soient les premiers à prendre le spectacle définitif dès sa création+.

A ceux – là on peut ajouter l’Espace Culturel Filbleu – Arema de Lomé qui a accueilli tous les travaux d’expérimentation et de recherche sur le plateau avec les comédiens et qui accueillera encore aussi le spectacle à sa création.

Partenaire d’accueil

Le partenaire d’accueil était l’Association Compagnie Artistique Carrefour, promoteur du Festival International du Théâtre de Maison. C’est cette structure, au mieux, ces personnalités institutionnelles, morales et physiques qui ont porté la responsabilité de mon travail et son rayonnement.

Partenaire d’hébergement et logistique

Gabitè – Maison de l’Oralité de Lomé qui m’a hébergé pour trois fois rien, Espace Filbleu – Arema, Maison des artistes de Baguida à Lomé et Compagnie Artistique Carrefour de Lomé.

Ici, en plus de ceux cités plus haut, il y avait :

Escales des écritures ;

Studio Théâtre d’Art de Lomé ;

Arterial Nework Togo ;

Association Compagnie Clinik’Art du Togo ;

L’Association Case au scéno ;

La Direction de la Promotion des Arts et de la Culture

DRAC Tsévié ;

Conclusions

Comme la plus part de pays subsaharien, on note un manque criard d’infrastructures techniquement adéquates pour accueillir les arts vivants. On se débrouille. On sur vivote dans le rêve des croyances.   Si j’en juge aux résultats de ce qui a été, mais aussi des manquements et de ce qui pourrait être fait, je crois que je ne me suis pas trompé de destination ou d’interlocuteur pour l’accomplissement de l’œuvre artistique. Loin d’être un bouillonnement culturel au sens concret du terme, Lomé regorge des artistes (malheureusement une poignée seulement) qui œuvre pour l’affirmation du théâtre dans leur territoire.

Remerciements

De la conception à la réalisation, mes sincères remerciements à tous ceux qui ont favorisé l’avancement du travail pour la visibilité du théâtre et de la circulation des artistes dans le continent.

Ma gratitude va particulièrement à:

¨ Harvey Massamba;

¨ Wakeu Fogaing;

¨ Aristide Tagnarda;

¨ Dieudonné Niangouna;

¨ Edouard Elvis Mbvouma;

¨ Jean Kantché;

¨ Rodrigue Norman;

¨ Eric Delphin Kouegwé;

¨ Allassane Sidibe;

¨ Douty Marléne;

¨ Bombogo Alphonse;

¨ Hubert Madôhana Arouna;

¨ Stéphane Leclerc;

¨ Edwige Sauzon—Bouit;

¨ Matthieu Gardon—Mollard;

¨ Chloé Siganos

¨ Joel Amah Ajavon;

Partenaires financiers

Institut français de Paris

Relais locaux

Institut français du Cameroun à Yaoundé ;

Institut français du Togo à Lomé ;

Partenaire d’accueil 

Association Compagnie Artistique Carrefour de Lomé

Accompagnement dans le travail

Association Compagnie Artistique Carrefour de Lomé ;

Espace Culturel Filbleu – Arema ;

Gabitè – Maison de l’Oralité de Lomé ;

Maison des Qrtistes de Baguida

Association Clinik’art du Togo ;

Association Escale des écritures du Togo ;

Arterial Network Togo ;

Association Case au Sceno ;